Sénateur de la Marne

Surexposition des jeunes enfants aux écrans

Question n° 06436 adressée à M. le ministre de la santé et de la prévention publiée le 20/04/2023

M. Yves Détraigne souhaite appeler l’attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur l’étude publiée par Santé publique France sur le temps d’exposition aux écrans des enfants âgés de 2 à 5 ans et demi. Alors que le haut conseil de la santé publique et l’Académie nationale de médecine préconisent de ne pas exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans, si certaines conditions ne sont pas réunies, telles que la présence d’un adulte ou l’interactivité, les enfants de 2 ans passeraient près d’une heure par jour devant un écran. Ce temps augmente régulièrement jusqu’à leurs 5 ans et demi, selon l’enquête. C’est un constat très inquiétant. De nombreuses études font état d’un risque accru de surpoids et d’obésité, et de difficultés dans le développement du langage et du développement cognitif associés à un usage trop important des écrans. En janvier 2020 déjà, une étude de Santé publique France soulignait que les enfants exposés aux écrans (télévision, console de jeux, tablette, smartphone, ordinateur) le matin avant l’école auraient trois fois plus de risques d’avoir des troubles du langage. De même, il a été démontré que les jeunes enfants exposés aux écrans avaient moins d’interactions émotionnelles avec leur entourage qui est pourtant nécessaire à leur développement psychomoteur, en particulier le développement du langage. En octobre 2020, le ministère de la santé lui répondait que l’un des objectifs du plan national de santé publique « priorité prévention » était de créer des repères d’usages d’écrans destinés aux proches de jeunes enfants et une campagne d’information sur les repères et bonnes pratiques en matière de temps passé devant des écrans. Deux ans et demi plus tard, les préconisations ne semblant pas avoir convaincu, il lui demande à nouveau de prendre des mesures fortes pour lutter contre la surexposition des enfants aux écrans, en en faisant véritablement une question de santé publique.

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