Question n° 05376 adressée à Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche publiée le 16/02/2023
Monsieur Yves Détraigne rappelle à Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche les termes de sa question n°02774 posée le 22/09/2022 sous le titre : “Paupérisation étudiante”, qui n’a pas obtenu de réponse à ce jour alors que l’examen récent, par l’Assemblée nationale, de la proposition de loi visant à assurer un repas à 1 euro pour tous les étudiants, a été l’occasion de souligner l’amplification, depuis plusieurs années, de la précarité alimentaire étudiante.
Question n° 02774 adressée à Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche publiée le 22/09/2022
M. Yves Détraigne souhaite appeler l’attention de Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche sur les conditions de la vie étudiante. Dans une étude publiée à la mi-août, la fédération des associations générales étudiantes (FAGE) indique que le coût de la rentrée universitaire a, cette année, augmenté de 7,38 % en 2022, soit plus que le niveau de l’inflation, établi en juillet à 6,1 % sur un an. Après la crise sanitaire durant laquelle des centaines d’étudiants avaient dû recourir aux banques alimentaires, la précarité se creuse encore. Selon l’union nationale des étudiants de France (UNEF), la hausse des prix des produits alimentaires se fait sentir sur le budget des étudiants (15 % sur un an pour les pâtes et 23 % pour le café). Pour manger, ceux-ci devront débourser entre 10 et 14 euros en plus chaque mois, en moyenne. Il devient de plus en plus compliqué pour un étudiant de se nourrir correctement. À ces inquiétudes « alimentaires » s’ajoute une autre crainte : le montant des charges mensuelles, qui risque lui aussi d’exploser dans un contexte d’augmentation des prix de l’énergie Le logement, premier poste de dépenses des étudiants, devient d’ailleurs inaccessible pour certains jeunes. Enfin, beaucoup de jeunes vont faire l’impasse sur d’autres dépenses jugées « moins essentielles ». Exit donc certaines activités extrascolaires et une certaine forme de vie sociale, autant de restrictions qui risquent d’entraîner un isolement et un mal-être plus profond. Dans ce contexte, la FAGE constate d’ailleurs l’apparition d’un nouveau public qui a besoin d’aides financières : des étudiants issus de classe moyenne, qui ne peuvent pas recevoir d’aide de leurs parents et qui se trouvent en dehors du système de bourses. Considérant que la jeunesse représente un investissement impératif pour le pays et un atout formidable pour l’avenir, il lui demande de lui indiquer de quelle manière elle entend lutter de façon pérenne contre la paupérisation étudiante.