Question n° 24846 adressée à M. le ministre des solidarités et de la santé publiée le 14/10/2021
Monsieur Yves Détraigne souhaite appeler l’attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur le mouvement social, débuté le 24 septembre 2021, par de nombreuses sages-femmes. En cause, selon le conseil national de l’ordre des sages-femmes, la qualité et la sécurité de la prise en charge des femmes et des nouveau-nés qui sont de plus en plus compromises en raison d’effectifs insuffisants et de professionnelles épuisées par leurs conditions de travail détériorées. Cette grève fait suite aux annonces du ministère du 16 septembre 2021, qui ont plongé dans un désarroi absolu une profession déjà en crise depuis de nombreuses années. Le statut médical est une nouvelle fois nié et la seule revalorisation financière est insuffisante car inférieure aux propositions formulées par l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). Ces annonces ne traitent pas les causes profondes du malaise des sages-femmes et ne répondent pas aux enjeux malgré les alertes lancés par le conseil national, dès juillet 2020, lors du Ségur de la santé. Or, l’attractivité de la profession étant durablement compromise, on observe une pénurie de sages-femmes dans les maternités. En ignorant les problématiques croissantes d’effectifs, l’enjeu essentiel de la sécurité physique et psychique, de la qualité de la prise en charge des patientes et des nouveau-nés reste non résolu. Aujourd’hui, les jeunes sages-femmes enchaînent les contrats à durée déterminée très précaires, rémunérées sur la base d’anciennes grilles salariales désavantageuses et sont rarement titularisées. Parallèlement, les sages-femmes en poste, déjà déçues par les accords du Ségur, n’ont reçu ni la reconnaissance médicale légitime, ni l’évolution notable de leur statut. Elles sont lasses de leurs conditions d’exercice et des promesses non tenues. Désormais, les sages-femmes sont nombreuses à quitter l’exercice en maternité, épuisées par des conditions de travail de plus en plus critiques. Le déficit d’attractivité sans précédent des maternités révèle, dès lors, un enjeu de santé publique majeur et urgent : le mouvement de fuite des sages-femmes des établissements va se poursuivre et s’amplifier, fragilisant davantage un système périnatal déjà plus que précaire puisque les exercices territoriaux et libéraux sont tout autant altérés. Par conséquent, il lui demande d’agir au plus vite afin que ce métier soit enfin mieux reconnu et que la sécurité et la qualité des soins périnataux soient ainsi préservées.