Sénateur de la Marne

La SNCF à bout de souffle !

Le sénateur Détraigne a cosigné la tribune du sénateur Bonneau au sujet de la SNCF.

La SNCF à bout de souffle…

Le service public est à la dérive. Entre les retards, les changements de train de dernière minute, les grèves, la fermeture de guichets en gare, le manque cruel de place et des prix souvent élevés, la SNCF déroge aux principes même du service public.

La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat présidée par Jean-François Longeot avait déjà mis en avant mi-février les lacunes du contrat de performance entre l’Etat et SNCF Réseau. Le budget de 2,8 milliards d’euros alloué pour l’entretien de l’infrastructure est trop bas, cela nuit à la qualité du service et à l’entretien d’un réseau vieillissant. Les trains et notamment en région réduisent leur vitesse pour faire face au manque d’entretien. Les usagers, doivent-ils s’accommoder des défaillances du contrat ?

Les trains sont retardés en fonction de la météo dès qu’il fait froid, chaud, qu’il y a du vent… Cela, doit-il devenir la norme ? Chaque année, l’Etat verse plus de 10 milliards d’euros à la SNCF pour équilibrer ses déficits. Pour autant, le service reste insatisfaisant. La dégradation des services ferroviaires paralyse tout le pays. Certains n’ont pas d’autres solutions pour se rendre au travail que d’emprunter le train. Devons-nous laisser les utilisateurs dépendants du transport ferroviaire pâtir de la décrépitude de l’opérateur national ? Le transport ferroviaire constitue un pilier dans la transition écologique, or nous faisons face à un manque de place et des prix notoirement trop élevés. La SNCF est un malade sous perfusion qui abandonne ses usagers à leur sort. Par ailleurs, le gouvernement a mis en avant sa volonté de réduire les émissions de gaz à effet de serre en limitant l’utilisation de l’avion en interdisant notamment les vols internes qui peuvent être remplacés par un trajet de moins de 2h30 en train. Comment compte-t-il favoriser le transport ferroviaire avec des prix exorbitants, un nombre de place insuffisant et des retards répétitifs ?

L’ouverture à la concurrence a été promulguée pourtant, aucune évolution notable n’apparaît. Le nombre de trains étrangers à la SNCF reste très limité faute de matériel disponible et ne permet pas une concurrence équilibrée. Alors quelles mesures le gouvernement entend-il prendre pour assurer un service public ferroviaire digne de ce nom ? Quelle tutelle l’État exerce-t-il ? Je me questionne sur la dégradation du transport ferroviaire et la situation ne peut rester en l’état. Nous devons répondre aux enjeux sociaux, économiques et écologiques que représente le train.

La France que l’on admirait autrefois pour la qualité de ses infrastructures voit aujourd’hui son service ferroviaire illustrer la faillite d’un système qui des petites aux grandes lignes se dégrade inexorablement au détriment de tous ceux et celles qui assistent impuissants à ce naufrage.

François Bonneau- Sénateur de la Charente

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