Sénateur de la Marne

Hécatombe dans le prêt-à-porter

Question n° 05715 adressée à Mme la ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme publiée le 09/03/2023

 

Monsieur Yves Détraigne souhaite appeler l’attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme sur l’hécatombe qui touche le secteur de la mode. Depuis que l’enseigne Camaïeu a baissé rideau en septembre 2022, nombre de magasins de prêt-à-porter se retrouvent en redressement ou en liquidation judiciaire, laissant des milliers de salariés sans emplois. Les boutiques de prêt-à-porter de marques de milieu de gamme se portent mal en France alors qu’elles avaient jusque-là pignon sur rue dans nos centres-villes. Les raisons sont multiples et dues en partie à des « chocs conjoncturels à répétition » ces dernières années : les fermetures forcées le samedi en raison des manifestations de gilets jaunes ou bien encore le paiement des loyers durant les confinements, alors que les rideaux étaient baissés, ont dégradé la situation financière des entreprises. En outre, beaucoup d’enseignes ont raté le virage du numérique dans les années 2010. Or, en 2021, 21 % des ventes de vêtements ont eu lieu en ligne, contre seulement 6 % en 2009. Elles n’ont pas su s’internationaliser, comme elles n’ont pas su travailler une image forte sur les réseaux sociaux, ni s’éviter d’être concurrencées par l’ultra fast fashion qui oblige à un renouvellement ultra rapide des collections. Enfin, les Français sont devenus adeptes de la seconde main dénichée dans des applications dédiées à moindre coût. Ce marché, entretenu par l’inflation et la conscience écologique d’une partie de la clientèle, représentait 6 milliards d’euros en France en 2022, contre un milliard seulement en 2018, selon l’Institut français de la mode. Ajouté à cela, l’inflation installée dans notre pays et le prix de l’énergie sont venues grever le pouvoir d’achat des Français pour qui les vêtements ne sont plus des achats prioritaires. Le commerce spécialisé est donc bel et bien en danger et chaque fermeture entraîne des centaines de salariés sur le carreau. Par conséquent, il lui demande ce que le Gouvernement entend faire pour accompagner les différentes enseignes en difficulté et rassurer leurs salariés.

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