Sénateur de la Marne

Fermeture des stations de lavage automatique

Question n° 06799 adressée à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires publiée le 18/05/2023

Monsieur Yves Détraigne souhaite appeler l’attention de M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires sur la fermeture des stations de lavage automatique dans les territoires concernés par les arrêtés sécheresses. En effet, le ministère de la transition écologique conseille un certain nombre de mesures censées lutter contre le gaspillage de l’eau, parmi lesquelles la fermeture administrative provisoire des stations de lavage automatique. Pourtant, loin de permettre de nécessaires économies d’eau, ces fermetures risquent au contraire de provoquer une augmentation de la consommation d’eau et des rejets plus importants de polluants dans les nappes souterraines. En effet, les stations automatiques sont particulièrement économes en eau : le lavage haute-pression d’un véhicule en station consomme en moyenne 60 litres d’eau, soit près de 6 fois moins qu’un lavage « à domicile ». De plus, elles sont équipées pour récolter et traiter les résidus issus du lavage, qui peuvent contenir des éléments hautement polluants et dangereux pour l’environnement (hydrocarbures et métaux lourds). Enfin, l’eau utilisée pour le lavage en station est généralement récupérée et prétraitée par décantation, déshuilage et collecte, avant d’être restituée à 95 %. Une fermeture des centres professionnels risque donc d’être contre-productive, voire même dangereuse pour l’environnement : le lavage à domicile représente 37 % des pratiques, malgré l’interdiction édictée par le code de la santé publique et le code de l’environnement. Cette tendance a augmenté de 12 % en 2022 à la suite des fermetures de centres professionnels prononcées par les préfectures dans le cadre du Plan sécheresse. Considérant que pour chaque lavage à domicile, ce sont 280 litres d’eau qui sont gaspillés et environ 360 g de boues polluées qui rejoignent les eaux souterraines ou les nappes phréatiques, il lui demande de bien vouloir revenir sur l’arrêt de cette activité économique.

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